Avec un cheval, l’immobilité, c’est être consistant, c'est-à-dire être un repère fiable pour lui.
Le principe est de toujours demander au cheval le même exercice avec la même position et le même geste. Ma posture, la manière dont mes pieds sont posés sur le sol, tout a son importance.
Le moindre mouvement de recul, presque imperceptible, diminue le degré de confiance du cheval. Ce n'est pas seulement la posture extérieure qui reste immobile, c'est aussi la posture intérieure. Je suis consistant dans la manière dont mes pensées se forment à l'intérieur de moi à partir de l'immobilité de mon centre intérieur. Un ami, qui avait l’habitude d’observer les mustangs sauvages sur le plateau du Colorado m’a expliqué qu’à l’état sauvage, le cheval est attentif au moindre des mouvements. A une distance de 40 mètres, il perçoit un mouvement de la main. Parfois, ce petit tremblement d’un doigt déclenchera la fuite de tout le troupeau.
Mon cheval ne s’y trompe pas. Si son cavalier est immobile, totalement pétrifié de peur, il trouvera cela tellement inconfortable qu’il essaiera de mettre fin à l’expérience le plus vite possible. Et si le cavalier est immobile, mais dans un état de méditation transcendante, en union complète avec le plan spirituel des chevaux, les yeux fermés, un sourire extatique aux lèvres, il est plus que probable qu’il va radicalement se désintéresser de lui et recommencer à vaquer à ses activités.
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