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Faut-il être malade pour devenir un chamane ?


Comme le dit le Dr Mabit : L’Occidental croit voir dans le chaman un homme qui a fait un long travail sur lui-même et a vaincu ses démons intérieurs : un mélange du « bon sauvage » de Rousseau et de l’« éveillé » du Yoga oriental. Or, un Indien peut devenir un expert dans le maniement des forces invisibles de la nature (notamment la nature humaine), sans avoir fait le moindre travail sur lui-même. Des techniques, ou son hérédité, lui ayant permis d’accumuler dans son corps les pouvoirs énergétiques nécessaires à de telles manipulations. On peut avoir à faire à un sorcier puissant, mais qui est aussi un homme qui ne contrôle pas du tout ses pulsions sexuelles ou sa soif de vengeance. La plupart des chamans sont redoutés à cause de ce pouvoir de retournement, tout comme étaient redoutées les "sorcières" au Moyen Age.

Chez les Navajo, et jusqu'à il n'y a pas si longtemps, la règle était bien simple. Lorsqu'un sorcier maléfique était identifié, il était immédiatement supprimé à coups de fusil - et en cela, ce qui est décrit dans les romans policiers de Tony Hillerman est tout à fait réel :

D'autre part, les chamanes sont presque toujours affectés par une maladie chamanique, parfois par des visions morbides et un état psychique qu’en Occident, on diagnostiquerait comme un état dépressif ou dissociatif. Souvent, ils ont été eux-mêmes parasités par des esprits maléfiques, obombrés par des forces invisibles, ou même frappés par la foudre. Et, dans tous les cas, leur apprentissage prend de nombreuses années. Chez les Navajo, on évalue à une quinzaine d'année la formation d'un bon Hataałi, un praticien traditionnel qui anime des cérémonies de guérison, comme mon ami Clayson Benally l'explique dans cette vidéo .

C’est pourquoi de nombreux jeunes Indiens refusent l’apprentissage chamanique : cela les expose à être craints, seuls et parfois détestés toute leur vie. Et c'est pourquoi, avec la baisse des vocations, certains praticiens n'hésitent pas à avoir comme assistants des occidentaux. Rares, cependant sont ceux qui, comme l'éditeur londonien Charles Langley, quittent leur travail, investissent leur temps et leur argent à suivre intégralement un tel apprentissage auprès d’un praticien traditionnel Navajo.

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