Lorsque l'on veut s'informer sur un pays qui est totalement inconnu, la première chose qu'une personne censée ferait, cela serait d'aller à l'ambassade, et de parler à l'ambassadeur, qui est censé connaître sa propre culture et avoir les aptitudes pour la transmettre et la présenter de manière compréhensible et positive. C'est pour cela que l'idéal, c'est de parler avec des ambassadeurs des cultures amérindiennes, et en réalité ces ambassadeurs existent, ils sont tout à fait identifiés, ils ont souvent écrit des livres, et ce sont assez généralement des personnalités publiques. Les ambassadeurs amérindiens authentiques ne sont généralement pas des figures du New Age, et ce ne sont certainement pas des vulgarisateurs de la culture amérindienne, bien que leurs approches puissent être utiles, comme par exemple celle de Jamie Sams et son travail sur les 13 mères originelles. Le travail de vulgarisation est tout à fait nécessaire vu le niveau d'ignorance spirituelle d'un Occidental moyen.
Les ambassadeurs des cultures chamaniques sont des personnes qui ont visité l'Occident et qui sont revenus à leur culture, en essayant dans un premier temps d'expliquer à leur propre peuple l'importance de garder des bonnes relations avec les occidentaux. Un bon exemple est la personnalité de Elan Noir ou Black Elk, un véritable ambassadeur et prophète de la culture Lakota Oglala dans les années 30 à 60 du 20e siècle, qui a donné plusieurs interviews à la télévision, et dont l'intégralité du message a été publié dans son livre 'Elan noir parle'[1].
Pour les peuples premiers, les éléments de la nature sont des êtres conscients, et le point de vue de ces êtres conscients est vraiment à considérer. Si vous sortez de chez vous et qu’il y a une bande de punks qui est en train de taper sur votre voiture avec des barres de fer que faites-vous ? Vous appelez la police, probablement. Les forces naturelles font la même chose : lorsqu’elles voient des fauteurs de trouble, elles appellent la police de la nature, c'est-à-dire des forces puissantes qui visent à rétablir l’harmonie. Les incendies en Californie, les ouragans, les sécheresses, sont pour les Indiens Navajos des exemples de cette “police de la nature”. Mais parfois, c’est la police de proximité qui est appelée, des forces qui essaient de rétablir l'harmonie et une compréhension mutuelle par une action de médiation. Car il y a dans la nature des médiateurs qui essaient d'expliquer aux humains les conséquences néfastes de leurs actions. Cette police de proximité, ces médiateurs sont, par exemple, les plantes enthéogènes, et aussi des animaux ambassadeurs comme le cheval.
Il y a beaucoup de traités entre certains occidentaux, des organisations, et des nations amérindiennes, ce qui permet de rencontrer de véritables ambassadeurs des cultures chamaniques ou amérindiennes et d’en faire l’expérience de première main. Citons par exemple :
- Two circles : ehttps://www.seedsofwisdom.earth/2017/08/29/two-circles-gratitude-for-the-past-hope-for-the-future/
- Twin eyes seeing: http://www.integrativescience.ca/Principles/TwoEyedSeeing/
- Coyote Institute et Lewis MEHL-MADRONA : https://www.coyote-institute.org/
- Eight shields et Jon YOUNG: https://cultural-emergence.com/8-shields-and-cultural-emergence/
- GIFTS / Global Institute for Traditional Sciences: https://takuskanskan.org/
Et cela n’enlève rien au travail de ceux qui ne sont pas des ambassadeurs, mais des vulgarisateurs des cultures chamaniques, des « chamanes-pont » comme le dit Arnaud RIOU, des personnes qui établissent des passerelles et font mieux connaître les cultures chamaniques au grand public. Aigle Bleu, Mushum, Jamie Sams, Standing Bear, Brooke Medicine Eagle, Sylvie Shining Woman, ou même Corinne Sombrun ou Arnaud Riou en France sont d'excellents vulgarisateurs de ces ultures d'une complexité inouïe et d'une variété immense. Ironie du temps, ils sont beaucoup plus connus en Occident que les ambassadeurs officiels des nations Indiennes elles-mêmes. La journaliste Navajo Jacqueline Keeler a d'ailleurs établi toute une liste de "pretendians", de ceux qui prétendent être des Indiens…
[1]Black Elk savait lire et écrire en lakota. Pour sauver les dernières traditions et transmettre sa vision, qu'il estimait n'avoir pas réussi à accomplir, il dicta en 1930 ses mémoires à John G. Neihardt, publiées en 1932 sous le titre de Black Elk Speaks, et en 1947 à Joseph Epes Brown, les traditions et les rites des Indiens Sioux, publiés sous le titre de The Sacred Pipe. Black Elk parle, John G. Neihardt, préface de Vine Deloria, introduction de Philip J. Deloria, postface de Raymond J. DeMallie, illustrations de Standing Bear, Hozhoni, 2021, 296 p
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